C’est le Pérou! ...

Passage de frontière 7 mars

Personne, c’est très calme, néanmoins il nous faudra une bonne demi-heure pour l’obtention du tampon de sortie de l’Équateur. Traversée du pont international pour rejoindre l’entrée au Pérou, là les autres ont leur tampon en 5mn, moi c’est long voire très long 40mn où l’agent triture toutes les pages de mon passeport, le pourquoi j’ai deux noms (naissance et marital) il a bien compris mon explication, mais coup de téléphone, copie du passeport, etc....  mais comme je suis la seule a être déjà venue au Pérou en 2018 et comme il a fallu payer une amende pour sortir puisque le délai était dépassé, c’était sûrement là le point d’interrogation.

A peine quelques kilomètres parcourus, que les chiens semblent nous dire « bien venus au Pérou » en aboyant méchamment près de nos vélos.

Passage frontière tôt le matin, on s’aperçoit que le contrôle des voitures constitue en un simple coup d’œil dans la voiture à travers les vitres.

La route des chèvres « libres » multiples troupeaux qui traversent la route, rien ne les effraye!

Les pluies diluviennes qui durent près de 3heures provoquent des dégâts sur les routes.

Collines, forêts, sable, et grandes étendues de rizières, nous sommes à 400m d’altitude.

C’est la pleine période du repiquage, les gestes sont précis et ultra rapides.


Les pluies diluviennes depuis deux jours.

Direction vers Sullana

Région exploitée à son maximum entre les rizières, et des centaines d’hectares de manguiers, certains tas de mangues ont été bennés sur le bas côté de la route, et malgré cela on voit apparaître de nouvelles plantations. A quoi sert cette surproduction ? Oh là là! J’aurai plaisir à faire des confitures avec tout çà.

Sur près d’une bonne quarantaine de kilomètres nous pédalons entre les immondices qui bordent la route de chaque côté, la chaleur oscille entre 35 et 40 degrés, l’odeur est parfois nauséabonde malgré l’agréable parfum qui émane des plantations de citrons verts. 
Sur un arbre mort, des formes noires sont perchées, image lugubre qui me fait penser au film d’Hitchcock « les oiseaux ». Les uburus (petits vautours) attendent leur tour du festin au pied de l’arbre, un chien.

On profite du positif qui nous entoure, la dégustation d’une délicieuse mangue...
 
 
fleur de manguier

les mangues peaufinent leur mûrissement à l'ombre.

 
un habitat en zone rural dont l'intérieur est en terre battue.

Du jamais vu de tous mes voyages, y compris les trois mois déjà passés dans ce pays.

 
Le contraste du centre ville de Sullana, propreté et beau parc, ici la cathédrale
 
 
 Le musée à Sullana
Musée gratuit comme partout, les fouilles archéologiques ont été réalisées par des équipes françaises dans le département de Piura. Malgré la valeur de ces poteries des civilisations Inca, Chimu, Chavin et Moche, le musée n’est pas assuré, le haut du plafond est accessible par la rue, c’est hallucinant!
 
 
 
 
 
 
 
 

Piura et l’approche du désert de Sechura

On laisse la région fertile pour les grandes étendues de sable, d’arbustes épineux, curieux de voir des parcelles de ce désert avec une pancarte « à vendre »?
En tout cas, on y rencontre beaucoup d’iguanes du Pérou qui galopent sur le sable, d’écureuils à longue queue rayée.

La cathédrale saint Miguel Archange (16è) à Piura
 
 

Une excellente bière celle du Macchu Pichu qui se déguste avec des chips de patates douces.
 

Le musée de Piura 

Retrace la civilisation « Vicus » qui était installée dans cette région de 200 Av JC jusqu’à 400 de notre ère.
Ces poteries utiles, fonctionnelles, arborent leur croyance et leurs rituels. Ces artistes avaient beaucoup d’habileté et de créativité, reprises par certaines civilisations suivantes.
 
 
 
 
 
Peinture réalisée par un peintre indigène « Felipe Cossio » originaire de Piura 1888/1981
 
 
C’est le Pérou! ... on a vite douté de l’expression,... on n’a pas trouvé l’or...  mais beaucoup, beaucoup de pluie torrentielle, on y a échappé ... arrivés juste à temps à chaque fois. Mais les routes avec éboulements de cailloux, de boue, routes devenues rivières, etc...
Infos à la TV qui nous font stopper net, car la ville de Piura où nous sommes arrivés hier soir, le Rio comme beaucoup d’autres a débordé. Le cyclone « Yaku » est présenté comme inhabituel car ce n’est pas un cyclone tropical, il est conjugué avec l’effet climatique « El Nino ». Il touche toute la côte ouest pacifique du Pérou, il descend progressivement, et c’est justement notre trajectoire jusqu’à Lima. On patiente donc un peu à Piura, on verra bien la route quand le niveau aura baissé. Actuellement déjà beaucoup de dégâts.
 

Piura jusqu’à Chiclayo en passant par le désert de Séchura

Les informations concernant les inondations et les dégâts continuent d’alimenter l’actualité journalière. Nous décidons néanmoins de reprendre la route, on verra au fur et à mesure.... D’autant plus que nous longeons les rios, parfois la route est asséchée, parfois c’est 20 cm d’eau, parfois recouverte de boue, parfois on contourne carrément.
Route bordée de rizières où marchent délicatement des « échassiers à col noir », ici le cheval ou l’âne a encore de beaux jours à passer avec l’homme qui en a besoin.
Nous entrons dans l’un des plus grands déserts du Pérou « le séchura », dunes de sable parsemées d’acacias épineux où parfois des chèvres errent à la recherche d’un peu de verdure. Le soleil y tape très fort avec toujours des températures qui vont de «35 à 40 » sur le vélo, pas l’espoir d’un grand arbre pour se mettre à l’ombre.
 
Rizières bordées de cocotiers
 
 
L’échassier à col noir dans une rizière

 

Le désert jusqu’à sa pointe extrême qui mène au port de Bayovar

Contraste des dunes de sable façonnées par le vent.
 
Dommage que les ordures finissent ici... c’est d’une grande désolation
 
 
 Port de Bayovar, avec de nombreux chalutiers et 3 pétroliers, c’est aussi le rendez-vous de nombreux oiseaux, ainsi que les tortues de mer qui nous font un joli balai les unes après les autres en venant prendre un bol d’oxygène à la surface de l’eau de façon très furtive.
 
Lumière du soir sur le port
 
 
Pélican brun spécifique côte pacifique
 
Tortue de mer
 
Le fou à pieds bleus
 
 
On a largement profité du désert, on récupère un taxi public pour en sortir 180 km plus loin, on ne pensait pas que cela puisse être aussi facile. Comme quoi, dans certains pays tout est faisable...

Lambayeque et ses musées

La ville possède deux grands et beaux musées sur la culture Mochica qui s’étendait de Piura jusqu’à la ville de Chimbote. Son nom vient de la ville même de Moche près de Trujillo.
On s’est passionné en découvrant les tombes des Seigneurs de Sipan, puisqu’une tombe « pyramide » a été découverte en 1987 pratiquement intacte. 
Le Seigneur décédé à 42 ans part pour un long voyage avec ceux qui sont sacrifiés, sa femme, deux favorites de 20 ans, un enfant, un gardien dont on coupe les pieds, un chien, un lama, un guerrier. Dans les étages inférieurs de la pyramide sont rassemblés plus de 1000 objets en or, argent, cuivre, poteries. Le Seigneur est paré de plusieurs vêtements tous plus luxueux les uns que les autres. Belle découverte pour comprendre le fonctionnement de la hiérarchie et le fonctionnement de cette culture Mochica
 (100-700 ans ap JC).
 
Une idée d’une pyramide de la tombe du Seigneur de Sipan
 
Une partie de sa tombe, effarant!
 
Ainsi que des poteries de représentation des dieux
Il avait tout ce dont il avait besoin pour faire ce long voyage dans l’autre monde.
 
 
Musée Bruning
Accès sur la culture locale de la ville « Lambayequé » dont on retrouve de façon régulière des objets en or, argent et cuivre. Présent de l’an 1000 jusqu’à 1370 ap JC.
Une idée de la finesse du travail de l’or

 
Tucumé

Le village de Tucumé possédait pas moins de 26 pyramides, des temples qui servaient aux différents cultes, une rampe d’accès sur le côté afin que les gens puissent monter au sommet. Ces pyramides étant réalisées en briques d’adobe, aujourd’hui elles sont méconnaissables car ravinées par les pluies, elles ressemblent à une montagne.
Nous avons pris un taxi pour ces 10 km mais hélas la ville est complètement inondée, donc nous ne verrons pas le musée mais nous réussissons à nous approcher d’une pyramide, qui pouvait faire 30 m de haut et 600 de long sur 470 de large. Les fouilles ont été interrompues car peu de découvertes sur ces temples.
 
Une pyramide ravinée, il faut se l’imaginer en forme géométrique
 
Les rues de Tucumé
 
L’intérieur d’une église à Lambayequé
 
 

Chiclayo

On arrive dans cette belle ville dévastée, rues coupées, pompage des eaux puantes dues à la grosse chaleur, pelleteuse pour enlever les boues, etc...  Il nous faudra malgré tout rouler dans l’eau avec précaution car les trous sont invisibles.
 
 
 Son immanquable marché de viandes, fruits, légumes où nous déjeunons dans l’ambiance colorée, bruyante, d’un céviché (poisson cru mariné dans un jus de citron). Et le marché comporte aussi son espace plantes médicinales, produits miracles de toutes sortes destinés à la sorcellerie et aux shamans
On sait à quoi s’en tenir.
 

La playa à Pimentel

Sûrement une des plus belles plages de la côte pacifique, grande et belle esplanade, front de mer bordé de restaurants luxueux et chers. Un contraste plutôt saisissant par rapport à tout l’environnement.
Arrivés en matinée, nous profitons du pacifique déjà à très bonne température, nous assistons au retour des pêcheurs avec leur petite embarcation en « totora » végétal.
 
 
 
  
Embarcation sortant de l’eau, la pêche se fait avec de petits filets
 
Chacun s’installe sur la plage pour une vente directe du poisson : crabe, poulpe, rouget, raie, petit requins (tollo) et divers petits poissons. Nous avons eu l’occasion de manger le tollo la chair est tendre et délicieuse.
 

La faune locale

Le courlis d’Alaska les pieds dans le Pacifique
 
 
Chip de banane plantain dans le bec
 
Non la photo n’est pas à l’envers! C’est la perruche qui a la tête en bas.
 
Un bel iguane du Pérou à l’entrée du désert
 
Dommage pour les yeux, mais on voit la noisette entre ses pattes.
 
 

Les délices péruviens bord pacifique

Une soupe complète, légumes divers, viandes, crevettes, grosses pâtes
Poisson frit, banane plantain moelleuse, yucca, et crudités
Une soupe repas servie bouillante, pomme de terre, poulet, pâtes, œuf, yucca, maïs grillé et un verre de chicha morada  (jus de maïs noir)
Le mamey appelé aussi abricot des Antilles ou abricot pays
Arroz con Pato (riz au canard) spécialité délicieusement préparée
 
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L’avancée se fait un peu au jour le jour en tenant compte des conditions climatiques où nous sommes entre cyclone, l’effet El Nino, tremblement de terre, et aussi des envies de chacun entre le bord pacifique et la montagne.
Demain nous partons en bus pour Cajamarca situé à 2750m d’altitude, pour une visite de quelques jours.



Hasta luego    🚴🚴🚴🚴










































 










































Hasta luego    🚴🚴🚴🚴











Commentaires

  1. superbe, toujours aussi superbe tes reportages mais STP revient nous en pleine forme pour que nous fassions une bonne bouffe ensemble. Félicitation Annie ce fût encore un régal que de voir ces magnifiques images. gros bisous à toute l'équipe et surtout à toi. Annick

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  2. Très beau reportage comme d’habitude reviens en pleine forme merci bon courage bisous 😘 bisous à tous 👋👍

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  3. l'aventure total 😉
    Je me régale comme dab Merci Annie
    Bisous

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  4. Christine Rossard20 mars 2023 à 04:15

    Toujours pleins les yeux 🤩 🤩
    Bonne route à toute l’équipe 🚴‍♀️

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  5. Annie, tes photos et tes récits sur les villes traversées sont dignes des conférenciers « Connaissances du Monde » bravo et faites bien attention à vous

    Christine Méry

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  6. oui trés beau reportage qui compléte bien les récits et photos de jEANINE ns faisons connaissance avec 1 pays que ns ne connaissons pas !
    pays riche en histoire et que de musées/ d églises ttes plus grandioses les unes que les autres!!
    mais quelle désolation quand on voit ttes ces ordures !!!
    aprés le cyclone les pluies et le tremblement j espere que la suite du parcours sera plus calme!!! soyez prudents!!! bises a vous lisette meyer

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  7. Encore un très beau reportage sur ce pays désolant parfois, contrasté souvent et merveilleux toujours. Bref Annie, tu nous émerveilles par toutes ces découvertes si bien présentées. Les conditions météo parfois défavorables sont le lot de tous les voyageurs au long cours mais vous vous acclimatez parfaitement... Bon courage pour la suite. Bise muscatée. Jeanine L.

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  8. très beau reportage comme dab. reviens nous en pleine forme comme tu l'as dis un bon resto nous attend dès ton retour. Gros bisous et prenez soins de vous.. Annick T.

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