Les Andes équatoriennes ardues.... Macara la frontière


Depuis que nous avons quitté Quito où nous avons rencontré les grosses averses, la fraîcheur est permanente surtout avec un vent froid. 

Nous avançons comme des tortues avec nos lourds destriers sur ces pentes andines, les vues magnifiques sur les nombreux volcans que bordent notre route sont absentes, nos yeux butent sur les épais nuages noirs qui enveloppent tout l’horizon.

On constate qu’ici les hébergements sont plus rares, les distances plus longues, on passe des hauts plateaux à 3500m à des pics de montagnes à 2500. Région plus sauvage, plus verte d’où le ciel bas provoqué par la pluie.

Positionnés près du volcan Cotopaxi considéré comme le plus dangereux, très surveillé actuellement puisqu’il crache des cendres, nous ne le voyons même pas, tout comme nous ne pouvons pas accéder au parc national. La ville de Latacunga a été détruite plusieurs fois par ce volcan qui en est à 40 km.

Si les vaches regardent passer les trains, les lamas accourent à la vue de nos vélos
 
 
Le chugchucaras : viande de porc, banane plantain, 3 variétés de maïs



Ambato

En quechua signifie « colline de la grenouille », on comprend mieux maintenant!

Ouf, on y arrive et il fait à peu près beau, on profite de cette belle grande ville donnée en exemplaire pour son système de déchets (tri sélectif présent partout et chaque commerce à sa petite poubelle à l’entrée du magasin, et dieu sait qu’il y en a du commerce!)

On entre et on sort d’Ambato, non pas sur l’eau, mais en poussant les vélos sur des pentes pavées à plus de 16%. 

Sa cathédrale moderne

La place Juan Montalvo, architecture coloniale, sous les arcades une longue file de cireurs de chaussures

Attention au cirage sur le pantalon blanc!

Apparition de nouvelle tenue vestimentaire

Vers le col pour atteindre Riobamba

La sortie de la ville est très longue et difficile avec la circulation, les nuages gris et bas, on grimpe doucement mais j’ai toujours froid, froid. Lors d’une pause où les autres transpirent, moi non et en plus mon estomac (les œufs du matin) est tout barbouillé. Je continue malgré tout jusqu’à ce que la sagesse l’emporte, je m’arrête pour ne pas risquer la chute, Lionel qui est avec moi estime qu’il a assez grimpé, cinq minutes suffisent pour se retrouver dans un pickup pour notre destination finale. Nous retrouvons François et Jeannine dans l’après-midi, déçus de n’avoir pu apercevoir le volcan le plus haut de l’équateur qu’est le Chimborazo à 6300m.

Mais heureux d’avoir atteint le très long col situé à 3617m  


Visite d’un village indigène Guamoté

Le village est à 95% indigène, les tenues sont très colorées, le port du chapeau pour tous. La sortie des écoles, collèges pour la pause déjeuner fait se remplir le village d’un nombre impressionnant de jeunes.

Un aperçu du Chimborazo de la route

Je les trouve superbes! Dont une absorbée par le téléphone de son amie!

Voyez tous ces chapeaux où est accrochée une plume de paon 

La tenue des hommes, le poncho sert pour tous ces moments de fraîcheur dans la journée

Le cuy originaire des Andes (cochon d’Inde) - certains attendent la dégustation

Quelques photos de notre avancée en bus jusqu’à Cuenca, histoire de voir si la météo veut bien nous laisser admirer cette route des volcans.




Une nouvelle fois nous entr’apercevons le fameux Chimborazo

Cuenca



La troisième ville de l’Équateur en population après Guayaquil (le port) et Quito la capitale. Cuenca est une ville vivante, commerciale, culturelle et artistique. Elle possède sa ligne de tram, location de vélos ...

Le Rio Tomebamba sépare l’ancienne ville historique de la nouvelle ville qui s’étale sur les flancs des collines.


La cathédrale de l’immaculée conception

Construite au 19ème siècle par un architecte frère allemand. Il aura fallu 120 ans pour la terminer, quoique elle ne l’est pas et ne le sera jamais puisque les cloches qu’elle devait recevoir n’ont pas été installées, la structure ne peut recevoir le poids des cloches, erreur de calcul....

Elle est imposante par sa dimension tant en largeur qu’en longueur toute en briques. Reconnaissable de loin avec ses 3 dômes bleus et ses 3 clochetons de même couleur. Que dire de son intérieur où le marbre de carrare est omniprésent, son cœur est en feuille d’or, d’ailleurs les vigiles sont présents lors d’office.

Vraiment une grande beauté cette cathédrale, même si les styles sont mélangés, le roman prédomine.

Pas de recul pour une photo représentant la splendeur de cette cathédrale 



Son cœur

Ruelles à l’architecture coloniale






Site historique inca Ingapirca (15è)

Situé à 3200m d’altitude, c’est le site le plus important de l’Équateur représentant la culture inca. Ces ruines pré-hispaniques sont installées sur celles d’une civilisation précédente les canari. La partie ronde importante (je n’ai jamais vu une telle construction au Pérou) était sans doute le temple dédié au soleil.



Plusieurs lamas entretiennent la tonte du site!

En contrebas du site, une sculpture représentant la tête de l’inca.

Gualacéo et Chordeleg

Deux villages de montagne aux maisons cossues, la région est riche de part sa terre très fertile, et du travail de l’or et argent.

Le village de fabrication de bijoux en or et argent, des dizaines de bijouteries s’alignent dans les rues

Gualacéo : son église

Ses ruelles de maisons anciennes

Sa place entourée d’arcades en bois

Parc national el Cajas

Le parc s’étend sur près de 30 000 ha, situé à 4000m, offre une diversité de panoramas, 230 lacs, il a été créé en 1996. Nous en découvrirons qu’un petit coin d’autant plus qu’en arrivant nous sommes dans le brouillard avec une pluie fine. 3 heures de marche pour admirer les lacs, les fleurs d’altitude,... ici la végétation est appelée « paramo » elle représente l’étage entre les neiges éternelles et les forêts.


Inutile de dire qu’il fait froid!


Une Puya Raimondi (je pense) mais en fin de vie

Multitudes de micro-plantes colonisant cet énorme caillou

Attention ça pique


Perles d’eau

Cuenca est la capitale du très célèbre et très coûteux chapeau appelé « Panama ».

Celui-ci coûte 2500 dollars !
L’extrême finesse de la fibre de Toquilla (variété de palmier) fait sa qualité et représente huit mois de tissage manuel.

Nous avons visité l’usine avec tout son processus dit de « chapeau » mise en forme, ébouillantage, coloration éventuelle, séchage, repassage, finition du bord, galon, etc.... Le tissage est effectué par les femmes dans les montagnes.


Les fibres sont enduites de glu à la brosse

Séchage après coloration 

La fibre teintée pour la fabrication des sacs à main en association au cuir (Hermès)

Nous avons appris l’origine du nom du Panama et sa renommée. Et vous, savez-vous pourquoi ce chapeau  équatorien s’appelle ainsi ? Un indice : se reporter à l’actualité Amérique latine fin 19è et début 20è siècle.

Une petite folie pour certains


Les Andes équatoriennes étant très très bosselées, nous sommes obligés de faire des sauts de « puce » à vélo, c’est-à-dire petit kilométrage et gros dénivelé, à ce rythme il nous faut rester un mois de plus ici, donc nous faisons des sauts de « bus ». Aujourd’hui nous sommes arrivés à Loja via une grande zone plutôt désertique.

Loja à........... El Empalme, Macara

 
Une belle montée en forêt de sapins sur une route tranquille nous offre une belle vue sur les différents niveaux de montagne. Fraîcheur et vent froid mais c’est la chaleur qui nous accueille à 1260 m à Catamayo, belle ville spacieuse et animée.
 

Paysage magnifique 


A l’arrivée du col, tous à l’abri car le vent est violent, froid et nous bouscule

Une toute petite étape aujourd’hui pour rejoindre San Pedro de la Bendita. Étant en dessous de 2000m nous retrouvons :


Les bougainvilliers et les alamandas

Ainsi que les cultures de cannes à sucre et avec la chaleur... les moustiques!


Jeannine à fond dans la côte!

Qui dit Équateur, dit gros nuages gris.




Catachoca

Départ tôt ce matin pour une étape de 47 kilomètres mais un dénivelé très important. La météo est fraîche cela nous permet pleinement de profiter du paysage. Au fur et à mesure de notre élévation, les panoramas sont grandioses et à la hauteur de nos efforts... les nuages blancs toujours présents s’amusent sur le vert des montagnes.







Belle fresque murale dans la ville de Catacocha, la capitale de l’avocat





Avocat qui a sa place sur un rond-point 


Tout comme l’Inca, nous sommes montés sur la « piedra del Shiriculapo pour admirer la vue de là-haut.


La ville est située sur un énorme piton rocheux. 
Je vous invite à aller voir sur le « relive » réalisé par Jeannine
 https://www.relive.cc/view/vKv2QWgmn4q

Reste 100 km et 1500m à monter pour arriver à Macara ville frontière avec le Pérou, on prend le départ ayant vu quatre icônes « lit » au km 36 et 50, hélas sur la route c’est le désert...... on arrive au bout de 50 km à El Empalme vers 13h, le compteur de Lionel affiche près de 50 degrés en plein soleil. Évidemment on ne poursuit pas, un toyota nous prend tous les quatre avec nos vélos pour 15 $ jusqu’à Macara, le seul endroit où nous pouvons dormir.

Ce type d’éboulement est très fréquent sur les bords de route après la pluie.


Église de Macara dans son écrin de verdure, entre montagnes et palmiers


Voilà, aujourd’hui nous sommes le 6 mars, déjà deux mois de voyage, d’itinérance qui nous mène çà et là suivant les envies de chacun, le dénivelé, les curiosités et les rencontres. On laisse venir....
Demain, un autre voyage nous attend au Pérou.

Les délices de fruits exotiques, de jus de fruits naturels, nous en avons fait une vraie cure toujours avec le même régal!


Il suffit de choisir son fruit pour avoir son grand verre de jus de fruit frais.


Les prix vont vous faire envie : 1 dollar les 4 grosses mangues, idem pour les avocats et pitayas.


Direction le désert péruvien, 🚴🚴 🚴 🚴

                                            le pacifique, 💧💧💧
                                                                      les plages,
🏊🏊



Commentaires

  1. Merci à tous pour ces belles photos et et le compte rendu qui va avec bisous à tous et bon courage ❤️‍🩹 à bientôt

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  2. Que c'est beau tout ça Annie !!!!.c'est un rapport de stage on dirait , peut-être y a t il un examen au retour. Merci pour ces belles choses. Gilberte.

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  3. Certes un beau voyage mais vous êtes courageux que, d'épreuves soit très froid ou très chaud . Bon courage 🙏 Dedee Alain

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. Bonjour Annie, Lionel, François et Jeannine.
      Ton post nous rappelle de bons souvenirs... dans d'autres contrées. Les difficultés ne vous rebutent pas, elles vous permettent d'imaginer les solutions de contournement. Bon voyage à vous 4 au Pérou. Continuez à prendre plein les yeux, sans modération.
      Daniel et Jeanine

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  5. Christine Rossard7 mars 2023 à 00:48

    Encore un grand merci 🤩 plein les yeux avec tes photos & récits.
    Bonne continuation.
    Bises à toute l’équipe

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  6. Dominique et Michelle7 mars 2023 à 04:53

    Merci pour ces belles photos et bravo pour les efforts.
    Vous pouvez rentrer au Pérou?
    Il y a quelques jours c'était encore déconseillé d'y rentrer à cause des événements.
    Soyez prudent.

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  7. Merci Annie , bonne continuation à très bientôt pour la suite 😉
    Bernadette ppl

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    1. Je ne vous connais pas mais vous félicute pour votre courage et détermination. BRAVO pour le goût de l'effort qui vous a permis de découvrir et nous faire découvrir que le Monde est BEAU quand on sait le regarder. Francine

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  8. Merci Annie de nous faire voyager. Les routes de Touraine vont te paraitre bien moroses...profite! bisous

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  9. Chapeau à vous tous Merci pour ces reportages toujours aussi captivant.Bonne route 'Michele ppl

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  10. merci ANNIE pour tous ces détails de vos parcours!! ça compléte bien ce que JEANINE envoie chaque jour!!
    pas trés loin de chez nous il y a aussi des lamas du Chili ds 1 ferme entre NANCY et Epinal!!!
    Au Pérou vs verrez plus de chèvres et peut être boire du lait de chèvre.... ou du bon fromage!!!!
    la vie est moins chère au Pérou et les gens très acceuillant!!!
    belles découvertes ds ce pays où les paysages sont d une grande diversité!!! bon courage pour la suite lisetteM

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  11. Bravo en effet ! mais la tenue des habitantes devait être plus chaudes et ANNIE, je te verrais bien ainsi avec le Chapeau dans les rue de Marzé !!! effectivement la raison et la sécurité vous font transporter en bus mais les Lamas.... ne sont ils pas aussi forme de méharis du pays ? Même dans le Jura, il y en a plusieurs élevages et certains, très dociles viennent rendre visite aux résidents de l'EHPAD du coin. Mille pensées positives pour vous tous Mimi du Jura

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  12. Bravo Annie pour tes superbes reportages ! On en prend plein les yeux en vous situant même sur le Relive de Jeannine... Que de bons moments vous vivez ! Profitez... Bonne continuation au Pérou pour de nouvelles aventures que nous ne manquerons pas de partager avec délectation.
    Bonne route à tous les quatre. Bise muscatée. Jeanine L.

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  13. Un véritable plaisir de recevoir toutes ces photos et les commentaires qui vont bien Un vrai reportage Je voyage sans fatigue Bonne continuation à tous et bon courage
    Bisous Annie

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  14. Toujours aussi extraordinaire. Vous passez vraiment du coq à l'âne quand à la température. vous êtes vraiment récompensés de tous vos efforts. Michel m'a montré la vidéo du cyclone. où étiez vous ? Gros bisous à vous tous et bonne continuation. C'est un régal de découvrir ces belles photos Annick T.

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