Trujillo, fin de périple... culture et baignade

 

Aquarelle, autoportrait de l’artiste péruvien Nicolas Pérez

Le vélo est au repos, pour nous c'est place à la culture, la baignade, mais malgré tout avec un emploi du temps très serré afin de passer une semaine à Cuzco pour Jeannine, Lionel et François. L’état d’urgence jusqu’au 6 avril ayant été levé, le risque est simplement des barrages routiers.

Trujillo

Grande ville au bord du Pacifique surnommée la ville de l’éternel printemps en raison d’une température agréable tout au long de l’année.

Architecture de la vieille ville

On profite de la plage de Moché avec un déjeuner face à cet océan déchaîné. Notre baigneuse Jeannine aura beau lutter contre les gros rouleaux, c’est une bouée lancée par deux beaux secouristes qui la ramera sur la plage, quelques frayeurs... malgré les compétences en natation.

Un haut lieu de deux civilisations : culture Moché et culture Chan Chan que nous avons l’avantage de visiter avec une guide parlant un excellent français. Elle ira même nous déposer avec sa propre voiture d’un site à l’autre bout de la ville.

Temple de la lune

Civilisation Moché (-200+700) avec des constructions en forme de pyramide

Il nous a fallu un certain temps avant de comprendre ce type de construction tout en superposition comme le système des « poupées russes ».

 

Le seigneur en place construit sa première pyramide, lieu de vie et de rituels, à son décès les accès sont fermés et tout autour le seigneur suivant élève à nouveau des murs de briques en adobe (des millions de briques) afin d’obtenir un étage supplémentaire et la plateforme au dessus lui sert de lieu de vie.

C’est pourquoi, après 5 générations, et érosions dues aux intempéries, les archéologues ont découvert des sculptures encore peintes (5 couleurs à l’époque).

Ici on voit bien les deux niveaux de pyramide

Sculptures en intérieur de la pyramide, représentant les rituels

On y découvre aussi des représentations de poissons (on est au bord du Pacifique) portés par le courant El Nino (chaud venant du Nord) et le courant froid Humbolt (venant du Sud).

Site impressionnant par le nombre de petites briques en adobe qui ont été fabriquées et empilées, on imagine les millions de petites mains qui devaient s’activer... les archéologues déterminent aussi une époque par la forme de la brique qui a évolué avec le temps.

Chan Chan se traduit par soleil soleil

Culture Chimu (+700/+1400) dont les constructions sont à l’horizontale. La ville comprenait 10 palais, on visite le 9ème le mieux conservé et en partie restauré. Palais immense tout à l’horizontale, où le seigneur, sa famille, ses descendants et autres vivaient, lieu des rituels, chambres, endroits de cultures, de stockage des céréales, puits, etc...

Au décès du seigneur (45/50 ans) le palais devient site funéraire pour lui et tous les membres de sa famille (épouse, concubines, enfants) qui étaient sacrifiés (égorgés) afin d’accompagner le défunt dans son voyage, sauf un fils qui était au préalable désigné pour lui succéder. Ce fils commençait alors la construction d’un nouveau palais à proximité qui se devait être terminé lors du décès du père. 

 

                              La culture Incas a repris ce type de construction de murs, plus stables lors des séismes.

Tous les bas de murs intérieurs sont recouverts de sculptures représentant essentiellement la faune environnante.

Ici les poissons

Une des nombreuses allées dans l’immense palais

On a encore quelques jours devant nous avant de nous envoler vers Cusco pour mes trois co-équipiers qui ne connaissent pas. Nous décidons de laisser nos vélos à l’hôtel de Trujillo et prenons un bus pour remonter un peu au nord afin de passer trois jours sur la belle ville de Pacasmayo, un spot connu des surfeurs.

Pacasmayo

Pas de surf pour nous, mais des baignades dans un Pacifique très chaud, sur une plage de sable fin où nous louons des chaises avec parasol. La vie est belle !

L’église au marches colorées, une invitation...

Son cimetière original situé sur le point le plus haut de la ville avec vue sur le Pacifique.

Des constructions  « style HLM» pour le peuple et carrément des résidences pour les nobles et artistes.

L’aigrette gazette aux pieds jaunes

Les uburus à tête rouge (les éboueurs)

L’huitrier pie

Sur la plage, on assiste à une scène un peu hors du temps, les deux seules dames en tenue de leur ethnie, avec prise de photo et ensuite un long processus de mise en tenue « baignade » elles retirent successivement leurs 3 jupons pour ne garder que le dernier, il en va de même pour le haut, le chapeau sera aussi retiré. Amusant!

Retour à Trujillo où l’on récupère nos vélos et sacoches, ensuite un bus de nuit avec tout notre équipement  jusqu’à Lima (12 h 30 de trajet confortable)

                                                                Ensuite ...

C’est l’envol vers Cusco située à 3400 m d’altitude.

Je vous invite à découvrir la très belle ville historique de Cusco, le trek jusqu’au Machu Picchu, la montagne aux 7 couleurs ainsi que la Red Valley, tout cela réalisé lors de mon voyage à vélo fin 2018, via le lien suivant : https://veloperou.wordpress.com/ 
                          Cusco, entre culture et trekkings

Nous avons vécu Pâques avec sa semaine sainte...   du jamais vu ! 

A Trujillo, 4 heures d’une procession avec une foule impressionnante, au-dessus des fidèles les brancards de Marie et Jésus portant sa croix sont élevés, portés chacun par une douzaine de personnes se relayant souvent. Un arrêt avec rituels est effectué aux 14 stations « chemin de croix » installées pour l’occasion autour de la place des Armes.

A Cusco, des messes chaque jour, c’est ici que se déroule la messe de Pâques la plus importante du Pays et qui amène les religieux des pays limitrophes puisqu’on y a vu quantités d’évêques, prêtres, apprentis prêtres, des religieuses par centaines.....   cela nous a laissés «pantois».

Et dire qu’il y a quelques siècles, les espagnols ont imposé cette religion par la force, le sang a beaucoup coulé, mais je crois qu’actuellement il n’y a pas plus croyant et pratiquant que cette partie d’Amérique du Sud.

Quel enrichissement ces voyages ...

              Envie de Bolivie, Chili, Argentine, peut-être...

Si je trouve des co-équipiers qui partagent toujours les mêmes envies d’aventures, car oui cela devient difficile, avec les années certains souhaitent plus de confort, plus de préparation voire réservation dans les hébergements, moi je suis encore très loin de çà avec des journées toutes « cadrées ».

A voir...

Un grand merci à tous ceux qui ont suivi de près comme de loin toute l’aventure, la famille, les amis et aussi les anonymes.

Rester, c’est exister. Mais voyager, c’est vivre.

Gustave Nadaud